Le stress du passage au collégial

Le passage du secondaire au collégial ou vers d’autres projets est accompagné de plusieurs changements et suscite beaucoup de questionnements, tant chez l’adolescent que chez les parents.

Le fait de choisir un programme, un cégep, une profession représente une grande décision et, disons-le, ça peut faire peur ! De plus, les jeunes ont accès à une panoplie d’options, et si on se met à regarder la liste des professions, leur nombre donne le vertige !

Pour certains, le choix de carrière peut être source d’angoisse. À cet âge, les croyances et les perceptions rattachées au marché du travail sont très fortes et peuvent être non fondées. On n’a qu’à penser aux personnages héroïques de séries qui dépeignent la réalité d’un domaine professionnel ou encore la présence de stéréotypes rattachés à un domaine professionnel. L’influence des pairs et les attentes des parents peuvent également ajouter à cette angoisse. En tant que parents, nous souhaitons le meilleur pour notre enfant, et ce, avant même sa naissance ! On veut s’assurer qu’il ne manque de rien et qu’il s’épanouisse dans ses projets. Il arrive bien souvent qu’inconsciemment, nous transposions nos attentes envers ses réalisations, qui peuvent se traduire de manière inconsciente : « Mon enfant, fais ce que tu veux, suis tes désirs, mais… ». Le « mais » peut représenter beaucoup de choses et l’enfant peut sentir qu’il ne doit pas décevoir son parent. Plus encore, il décide en fonction des besoins inachevés des parents.

En tant qu’acteur de soutien1, vous êtes aux premières loges pour accompagner votre jeune dans son processus de décision. Bien que vous soyez bienveillant.e, il vous faut faire preuve de prudence dans la façon de transmettre vos messages. Cette façon de faire repose essentiellement sur l’ouverture, la présence, mais surtout l’écoute de son enfant. Comme le dit si bien Louis Cournoyer, professeur chercheur en counseling et développement de carrière : « On ne trouve pas une carrière, on apprend à la construire ».

En ce sens, voici quelques éléments repris d’un article paru sur le site Acadamos* qui résume très bien des actions à privilégier dans cette étape de vie qui peut générer du stress pour votre jeune :

L’importance de la discussion

La discussion avec votre ado peut être un levier puissant pour l’amener à mieux se connaître. La connaissance de soi peut s’apprendre toute une vie, mais vous êtes bien placé.e pour souligner les forces, les intérêts et les valeurs de votre enfant par de simples observations. Votre enfant écoute-t-il toujours le même type d’émissions ? Quelles personnes l’inspirent ? Quels problèmes de la société le font réagir ? Dans quel genre d’activités semble-t-il bon ou heureux ?

De plus, en observant votre enfant et en lui rappelant des réalisations ou des souvenirs de son enfance, chaque petite information permet de déposer quelque chose en lui2. Enfin, cette astuce de communication devrait porter davantage sur l’exploration de ses intérêts et non sur la notion de choix ou encore sur le besoin d’avoir absolument une passion. Dans le cas où votre jeune nomme souvent qu’il n’a pas d’intérêt, autrement dit le fameux « Je ne sais pas », demandez-lui ce qu’il n’aime pas. Les désintérêts parlent des intérêts3 ! Amenez-le à préciser ce qu’il n’aime pas d’une telle chose. De cette façon, il sera plus simple d’énoncer ce qu’il aime.

Quand les jeunes entendent qu’ils doivent faire un choix d’ici le 1er mars, la pression monte. Ils ont l’impression qu’il s’agit là d’une finalité et qu’ils doivent faire le meilleur choix possible, voire le choix parfait ! Cette quête de perfection peut freiner le processus de décision et générer beaucoup d’anxiété. « Et si je me trompais ? Et si je n’aimais pas ça ? Et si je perdais mon temps ? » Le jeune a de la difficulté à gérer ce genre d’ultimatum et de souci de la perfection, qu’il perçoit comme un échec.

Or, ces choix sont une série de décisions qui l’amèneront à explorer et à valider ses intérêts, et vous pouvez certainement l’aider à exacerber ses peurs. Ne vous gênez pas pour lui demander ce qu’il craint et de le questionner sur ce qu’il pense connaître du sujet qu’il a nommé.

Par ailleurs, en explorant des parcours diversifiés avec votre enfant, vous l’exposez à diverses réalités. En vous ouvrant sur vos propres expériences, vous pouvez certainement partager avec lui les questionnements qui vous ont habités et les défis auxquels vous avez dû faire face. Il y a tant d’histoires et de modèles de réussite qui sont parlants et qui peuvent inspirer ou encore permettre à votre jeune de relativiser.

Et si son choix ne vous semble pas approprié ? Par exemple, votre enfant délaisse les sciences ou s’intéresse à une carrière artistique qui, selon vous, est sans avenir. Vous avez le droit de penser que son projet est irréaliste, et il est même possible que cette orientation vous déplaise. Cependant, en cherchant à savoir ce qui attire votre enfant vers ce domaine, vous pourrez mieux le comprendre, tout en l’accompagnant dans la recherche des réponses qui sauront peut être vous convaincre.

Enfin, votre contribution à ce cheminement passe par vos encouragements à explorer des options en fonction des intérêts de votre enfant, mais surtout en respectant ce qui le représente. Plus ce choix lui ressemblera, plus il sera heureux. Pour cela, il faut lui donner la chance d’essayer des choses et d’apprendre de ses expériences.

Laurence Magnan, conseillère en information scolaire et professionnelle

* 3 conseils pour aider votre enfant à gérer le stress lié à son choix de programme – Academos
1 PERRON, I., et L. COURNOYER. (2022). « Accompagner l’élève », Mieux accompagner le parent, AQISEP.
2 Op. cit.
3 COURNOYER, L., et L. LACHANCE. (2018). L’ado en mode décision – 7 profils pour comprendre et aider son choix de carrière, Septembre éditeur, 2018.
La découverte des parcours diversifiés

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