Stress et anxiété chez les jeunes : parents, vous détenez des outils

Quand vient le temps de parler de stress, plusieurs images peuvent nous venir en tête. Pour certaines personnes, le stress peut être un moteur, c’est-à-dire qu’utilisé à petite dose, il nous permet de tout mettre en œuvre, tant sur le plan de la préparation que sur le plan de la performance. Toutefois, lorsqu’il s’agit d’anxiété, celle-ci peut alors devenir un cauchemar pour certains élèves. Malgré les nombreuses initiatives des éducateurs et éducatrices du Collège Sainte-Anne, nos jeunes n’y échappent pas. Donc, comment faire pour mieux guider notre enfant ? Comment faire pour comprendre ces maux du 21e siècle que sont l’anxiété et l’anxiété de performance ? Accrochez-vous bien, car nous avons des réponses pour vous.

Alors que la pandémie nous a isolés dans nos milieux familiaux respectifs au cours des trois dernières années, Statistique Canada affirme que 57 % des jeunes de 15 à 17 ans déclarent avoir une santé mentale un peu moins bonne ou moins bonne qu’avant les mesures sanitaires de distanciation sociale1. Maintenant que le gros de la pandémie semble derrière nous, nous vivons un peu chaque jour avec les traces que le confinement a laissées sur nos élèves.

Avec le retour à la vie normale, le Collège Sainte-Anne compte dans ses rangs une panoplie de spécialistes : éducateurs spécialisés, travailleuse sociale, intervenante sociocommunautaire, intervenante en toxicomanie et orthopédagogue. Les intervenants qui œuvrent dans le domaine biopsychosocial travaillent présentement vers un but commun : harmoniser le langage entourant la santé mentale des élèves. Voici donc pour vous, chers parents, la liste des conseils et astuces donnés de manière ponctuelle à nos élèves.

Stress et anxiété

Tout d’abord, le stress est utile pour nous offrir une bonne préparation, par exemple avant un examen. À petite dose et bien utilisé, ce ressenti que l’on cherche souvent à éviter peut nous permettre de maximiser notre rendement et nous offrir le meilleur de notre performance. C’est le stress qui nous aide à prendre une décision rapide, comme de donner un coup de volant pour éviter un accident de voiture. Mais qu’en est-il des moments où notre cerveau nous joue des tours et nous fait vivre la même émotion que si nous étions face à un danger alors que nous ne le sommes pas vraiment ? C’est la différence que nous faisons avec l’anxiété. L’anxiété est un stress placé dans le passé ou dans le futur, un temps où l’on s’éloigne du moment présent pour se projeter avec toute la force de nos pensées vers un problème qui n’existe pas, ou pas encore.

Nous savons tous, de prime abord, que le stress, tout comme l’anxiété, est une cascade due à une trop grande charge émotive. Nous savons que les émotions vont et viennent avec les aléas de la vie et qu’elles sont, la plupart du temps, plutôt difficiles à étouffer ou à ignorer. Il est aussi très difficile pour un enfant de sentir que son émotion n’est pas validée ou encore, qu’elle est carrément ignorée. C’est pourquoi, à Sainte-Anne, nous conseillons aux élèves qui sont aux prises avec des manifestations d’anxiété d’apprendre à surfer avec elles le temps qu’elles passent. Un moment d’anxiété ne restera pas pour toujours et c’est le mandat des spécialistes du Collège d’offrir aux élèves les ressources pour apprendre à l’apprivoiser pour éventuellement y être exposés avec moins d’appréhension.

L’anxiété de performance

Il est possible de voir émerger l’anxiété de performance chez nos élèves lorsque leurs compétences semblent insuffisantes pour satisfaire aux attentes quant à la tâche demandée. Ce n’est pas le seul moment où l’anxiété de performance peut se manifester. Selon la littérature et en fonction de ce que nous observons, quatre composantes sont susceptibles de mener à l’anxiété : une impression de faible contrôle face à une situation, une inquiétude devant la nouveauté, l’imprévisibilité, ou encore le fait de voir notre ego menacé. Pour faire face à l’anxiété de performance, il faut donc élargir notre zone de confort le plus possible et, par le fait même, s’adonner à de nombreuses activités où il est possible d’exprimer son potentiel sans tomber dans le piège de s’auto-évaluer simplement sur la base de sa performance, de sa réussite ou de son échec.

En conclusion, sachant que la saine gestion de l’anxiété appartient principalement à l’élève qui la vit, comment faire, en tant que parent, pour prévenir les manifestations d’anxiété chez notre enfant ? Voilà quelques pièges à éviter selon la Dre Geneviève Marcotte, Ph. D., psychologue, dans la formation Anxiété de performance chez les enfants et les adolescents : troubles associés, compréhension clinique et avenues d’intervention.

Face à l’anxiété, il faut éviter les comportements suivants :
• Avoir une attitude d’autorité et assumer qu’on sait tout;
• Refuser de s’excuser ou d’avouer ses torts;
• Évaluer les résultats ou les performances selon des critères dichotomiques;
• Avoir tendance à idéaliser et à exiger la perfection;
• Exiger de faire toujours mieux sans apprécier l’effort réel;
• Se fâcher contre une performance ou un résultat, ou, à l’opposé, l’ignorer, se retenir ou banaliser;
• Toujours voir une seule façon de faire plutôt que d’envisager différents scénarios;
• Chercher à convaincre le jeune que c’est dans sa tête, qu’il n’a pas raison d’avoir peur;
• Comparer les résultats, les performances ou les qualités d’un enfant à ceux d’un autre enfant.

Alexandre St-Pierre, technicien en éducation spécialisée

1 Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes, 2019 (statcan.gc.ca)

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